Dans une tribune du journal Le Monde, Le big data, ce Big Brother qui ébranle les libertés individuelles, Jacques Follorou s’interroge sur la « formidable redéfinition de l’espace individuel » qu’entraînent les réseaux sociaux : « L’individu devient un média à lui tout seul, mêlant vie privée et vie publique. » Cette transformation, observe-t-il, n’est pas sans conséquence si l’on considère que l’accès aux sphères privées est une atteinte à l’irréductibilité des êtres, cette part intime qui rend chaque être unique et intègre et qui fait la richesse d’une collectivité. Rendre publique la sphère privée, s’inquiète le journaliste, c’est ouvrir la porte « aux contrôles des consciences, à la standardisation des comportements et des pensées ».
La place de plus en plus centrale occupée par les données privées, désignées sous le vocable Big data, dans l’économie, le pouvoir et la sécurité des Etats, fait ainsi craindre l’avènement d’une société de surveillance. « Le big data est le Big Brother d’aujourd’hui », conclut le journaliste, regrettant que pour l’instant l’opinion demeure sourde à ce discours. « La conscience collective et le débat public constitueront des armes essentielles pour protéger les consciences de toute intrusion. »
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Le big data, ce Big Brother qui ébranle les libertés individuelles (Le Monde du 26 avril 2016, accès payant)
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